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Test Ghost Vibration
Profil de Romendil,  Jeuxvideo.com
Romendil - Journaliste jeuxvideo.com

Après Blinx et Pinobee, le studio japonais Artoon s'essaye à une mauvaise fausse parodie de Project Zero avec Ghost Vibration. Ce titre tourné vers l'arcade échoue dans sa tentative de nous faire frissonner, et témoigne d'un manque d'intérêt affligeant.

Ghost Vibration

Plutôt que de gâcher du temps en palabres inutiles et en cinématiques grandioses, Ghost Vibration prend le parti de nous projeter d'emblée au coeur de l'action. Tout juste connaît-on le nom du héros, George, et celui de son amie d'enfance Alicia qui a eu la bonne idée de vous demander de fouiller un manoir hanté. Vous voilà donc projeté malgré vous dans une étrange demeure peuplée de spectres en tout genre, et vous allez vous faire un devoir de les aspirer dans la bonne vieille tradition d'un Ghostbuster ou d'un Luigi's Mansion.

Ghost Vibration
Celui-là ne passera pas inaperçu.
Pour cela, George est équipé du Spear Gun, une sorte de grappin capable d'exorciser les esprits maléfiques et de les analyser ensuite dans une base de données qu'il ne tiendra qu'à vous de compléter dans son intégralité. On s'attarde deux petites secondes sur le design incroyable du héros avec son accoutrement ridicule, son regard d'aliéné et sa bouche en cul de poule, et on s'interroge sur le rôle d'Alicia, dont la présence aurait au moins pu servir à intégrer un mode deux joueurs, ce qui n'est évidemment pas le cas. Bref, charisme zéro, ambiance inexistante et des voix anglaises sous-titrées en anglais. Autant dire que le ton est donné et l'intérêt du joueur à son paroxysme.

Ghost Vibration
Dans cette salle de réception, c'est trois fantômes qu'il faut capturer à la suite.
Le jeu commence alors vraiment, et on découvre un concept révolutionnaire où l'on ne fait qu'avancer en poussant le stick analogique vers le haut, tandis que le personnage progresse en suivant un parcours prédéfini dans le manoir. Le joueur n'a alors qu'à attendre que les spectres se révèlent d'eux-mêmes pour passer en vue subjective et tenter d'accrocher les fantômes avec le Spear Gun, tout en maintenant la pression un certain temps pour faire descendre leur jauge d'énergie. Parfois, le compteur atteint le seul maximum et il faut alors recharger avant de pouvoir recommencer l'opération. Il vaut mieux alors s'arrêter avant ce seuil-là pour reprendre l'opération sans perdre de précieuses secondes. On notera que George dispose également d'une arme annexe pour empêcher les ennemis de se déplacer.

Ghost Vibration
Je ne veux pas savoir qui s'est chargé du design des personnages.
Le constat s'impose de lui-même. La progression scriptée génère une liberté d'action nulle pour le joueur, et la mise en scène n'est pas suffisamment efficace pour nous faire sursauter. Certes, il y a bien un effort au niveau des angles de caméra, mais ça ne fait que souligner la pauvreté affligeante de la réalisation graphique. Si l'on ajoute qu'il n'existe aucune possibilité d'esquive, ni retour en arrière ou écart sur le côté, on s'aperçoit vite que la totalité du jeu repose uniquement sur les réflexes et la précision. L'action est extrêmement répétitive, et l'atmosphère est si peu immersive, le scénario tellement tiré par les cheveux, qu'on n'a même pas envie de savoir ce qui s'est passé dans cette vieille baraque qui grouille de fantômes. Là où, à l'inverse, un jeu comme Project Zero parvenait justement à instaurer à la fois une ambiance réellement flippante et une trame qui tienne la route, avec des spectres vraiment torturés et pas de vulgaires ectoplasmes sans âme.

Ghost Vibration
Dans ce genre de situations, il faut rapidement passer en vue subjective pour faire face au spectre.
En revanche, et à l'instar du titre de Tecmo, certains fantômes sont facultatifs, c'est à dire qu'ils n'apparaissent pas de façon aussi évidente que les autres et qu'il faut ouvrir l'oeil pour les localiser car ils ne vous attaquent pas. Le but étant bien évidemment d'essayer de compléter chaque niveau avec le pourcentage maximum. La seule variante sera parfois la présence de halos qu'il s'agit de capturer de la même façon pour recouvrer de l'énergie vitale. De même, les boss ou les ennemis les plus forts comme les entités spectrales ou les Poltergeists vous enverront des esprits mauvais pour vous ralentir, et vu qu'il n'y a aucune possibilité d'esquive, il est impératif de les éliminer rapidement avant de se concentrer sur l'ennemi principal. Que dire, sinon que le bilan n'est peut-être pas aussi dramatique qu'on pourrait le craindre, dans la mesure où la durée de vie n'est pas si ridicule que ça, avec tout de même près de 190 fantômes à répertorier dans le carnet pour compléter le jeu dans son intégralité. Ghost Vibration n'en est pas moins un titre complètement facultatif, que seuls les collectionneurs auront la curiosité de découvrir malgré ses énormes lacunes.

Les notes
  • Graphismes6/20

    Des personnages laids à faire peur, de textures dépouillées et une atmosphère qui échoue lamentablement à nous faire sursauter.

  • Jouabilité10/20

    Le principe du jeu est très limité et extrêmement répétitif, mais le fait que le soft reste tout à fait jouable rattrape l'ensemble qui est autrement assez désastreux.

  • Durée de vie9/20

    On progresse rapidement, mais les plus motivés auront tout de même besoin d'un minimum de temps pour parvenir à compléter la totalité du jeu en récupérant les 190 fantômes. Le mode deux joueurs inexistant fait tout de même défaut à Ghost Vibration.

  • Bande son8/20

    Hormis les cris des spectres qui font partie intégrante du gameplay pour permettre au joueur de les localiser, la bande-son ne parvient à procurer aucun frisson.

  • Scénario5/20

    Une histoire qui se résume en deux lignes et qui fait vraiment pâle figure à côté du scénario passionnant de Project Zero.

Un jeu que personne n'attendait et qui finira inévitablement dans l'oubli parce qu'il ne mérite rien de plus. Le concept avoue rapidement ses limites, l'ambiance est ratée, l'aspect technique est une honte. Ghost Vibration est une curiosité qui nous aura fait malheureusement plus rire que sursauter.

Note de la rédaction

6
4.2

L'avis des lecteurs (5)

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