Alors voilà Darkened Skye n'est pas bon. Pas bon du tout même. Comme dirait Logan, notre ami testeur de la section mobiles (entre autres) : « Nom d'un sac en papier, c'est très, très mauvais ! ». En fait, et pour être tout à fait honnête, Darkened Skye aurait pu être un jeu sympa. Oui, c'est vrai, grâce à son humour et à son scénario sponsorisé par les bonbons Skittles (véridique) on pouvait tout à fait espérer obtenir un soft sans prétention mais suffisamment drôle pour nous pousser à jouer. Et finalement non, même sur ce terrain, Darkened Skye déçoit et n'assure pas une cacahuète.

Tout commence par une jolie (très jolie, même) cinématique. On comprend pas bien ce qu'il se passe mais le ton décalé nous projette dans un univers proche des bouquins de Terry Pratchett (Disque Monde) et on se dit (à tort) que l'on devrait passer un bon moment sur notre GameCube. L'histoire tourne autour de la couleur en général, et du fameux arc-en-ciel cher aux Skittles en particulier (mais oui, souvenez-vous du slogan de la pub : « Skittles, taste ce rainbow ! »). Bref, un grand méchant vilain pas beau a volé l'arc-en-ciel et seule Skye, une jeune fille toute innocente, pourra le retrouver. Bien entendu, vous prenez le contrôle de Skye et c'est à vous de sauver l'humanité. Wow ! Comme c'est trop original ! La jaquette résume tout cela très bien. Jugez plutôt : « Tu es Skye de Lynlora, recruitée comme héroïne n°1 dans la lutte contre mal... Apprends la Magie, résous Mystères anciens, sauve le Monde ». Ah ça, je vous avais dit qu'il y avait des fautes !

Mélange de jeu d'aventure et de jeu d'action, Darkened Skye ne trouve pas vraiment sa voie et se perd dans un mix aussi indigeste qu'un plat de fruits de mer avariés. Skye se voit affublée de tout un tas de quêtes débiles peu stimulantes et surtout mal intégrées à la trame principale (appuyer sur des interrupteurs, sauver Merlin, sauter sur des cailloux). Les personnages qu'elle croisera n'accepteront de l'aider qu'en échange de petits services et on se retrouve à se balader à droite à gauche sans conviction à la recherche de nouveaux objets. Au tout début de sa quête, Skye fait la connaissance de Drake, un genre de démon qui tiendra le rôle de bout-en-train jusqu'à la fin. Le jeu étant en anglais, le joueur lambda passera malheureusement à côté de toutes les vannes surtout que les sous-titres sont souvent à côté de la plaque et ne rendent absolument pas compte de l'aspect comique de certaines situations.

En combinant les Skittles trouvés sur sa route, Skye peut créer des sorts magiques (regard véritable, succion de la force, pulsion prismatique...) qui viennent s'ajouter au peu de coups que l'héroïne peut déjà réaliser (sauter, attaquer avec un bâton...). Les possibilités sont assez limitées et le jeu devient donc rapidement très rébarbatif. Côté réalisation, il n'y a rien à sauver. Tout est moche : la 3D, les textures, les personnages, la caméra qu'il faut sans cesse recentrer... Seules les cinématiques en images de synthèse, aussi réussies que rares, parviennent à tirer leur épingle du jeu. Pour le son, c'est aussi très médiocre. Si les voix peuvent à la limite être qualifiées de potables (bien que par moment elles manquent de conviction), les musiques sont absolument atroces. Successions de clichés héroic fantasy en tout genre, les mélodies sont insupportables et manquent cruellement de caractère.

Bref, Darkened Skye n'a rien pour plaire. Finalement, on aurait très bien pu s'arrêter à l'impression laissée par les screens minables et les fautes de la jaquette. Le verdict reste alors sans appel : ce titre n'a rien à faire sur GameCube, ni sur aucun autre support d'ailleurs. Si je dis ça, c'est qu'il existe malheureusement aussi une version PC...