Difficile d'aborder Freelancer comme n'importe quel autre jeu. Depuis le temps qu'on nous en parle, qu'on évoque les possibilités du titre, le côté space opéra, la campagne solo, l'aspect multijoueur, on ne sait pas vraiment par quel morceau commencer. Il ne faut pas oublier que Freelancer, ce sont environ 6 années de développement, soit un gros titre qu'attendent pas mal de joueurs et sur lequel je vais devoir donner mon avis (bonjour la pression). Ce que je peux donc dire pour débuter, c'est que Freelancer n'est pas forcément ce que l'on nous avait annoncés au départ. Le multijoueur par exemple, n'est pas du tout massivement multijoueur, car il se voit limité à 16 participants. A bein oui, c'est de suite moins impressionnant ! J'y reviendrai en fin de test. Pour l'instant, attardons-nous sur le jeu tout seul, autrement dit la grande campagne solo qui, de son côté, est exactement ce à quoi on s'attendait : une énorme aventure interstellaire palpitante et parfaitement mise en scène.

L'intro nous en met plein la vue et nous relate les événements qui ont poussé l'humanité à fuir sa planète pour coloniser de nouvelles galaxies avec l'espoir de vivre un jour en paix. Vous êtes Edison Trent, un pilote qui va tenter de se faire un nom dans cet univers d'une rare complexité. En acceptant (ou en refusant) les missions qui vous seront proposées, vous vous taillerez une réputation plus ou moins bonne auprès des factions en présence. La réputation n'est pas un élément à prendre à la légère ici car ce sera elle qui vous donnera accès à de nouvelles missions et qui fera évoluer vos rapports avec les différents groupes de personnages. S'il existe bien une histoire qui sert de fil conducteur au jeu, libre à vous de la mettre entre parenthèses pour vous balader à votre guise dans l'immense terrain de jeu mis à votre disposition. En traînant sur les multiples planètes ou sur les nombreux vaisseaux qui èrent dans la galaxie, vous rencontrerez plusieurs personnes qui auront besoin de vos services pour des petits boulots souvent bien payés.

Qu'elles soient obligatoires (dans le cadre de la campagne solo) ou totalement aléatoires (jobs dénichés à droite à gauche), les missions se déroulent exclusivement dans l'espace, à bord de votre vaisseau. En cela, il est donc évident de qualifier Freelancer de shoot galactique dans la lignée de Wing Commander, X-Wing et autres Colony Wars. Les objectifs sont très divers. Tantôt il conviendra d'escorter un escadron, tantôt d'assassiner un contrebandier, ou encore de faire le ménage dans une zone mal fréquentée. Parfaitement intuitive, l'interface permet de diriger son vaisseau avec délicatesse et précision. Tout se joue grâce au sacro saint couple clavier / souris. J'en vois déjà qui commencent à froncer les sourcils. Mais pas de panique, la maniabilité est superbement étudiée pour qu'à aucun moment le joueur ne soit pris en défaut. Jamais il ne nous arrivera de pester face à l'écran parce que l'on n'aura pas réussi une manoeuvre. Oh non, ce n'est pas le genre de la maison ici ! Bien au contraire. Le vaisseau suit fidèlement les directions imposées par la souris et les canons visent toujours le curseur également dirigé à la souris. La vitesse du vaisseau est donnée soit par la molette soit par le clavier. Enfin, toutes les autres fonctions (régénérations, vue de caméra, tirs de mines, de missiles) sont effectuées grâce à des raccourcis clavier bien pratiques. On pouvait difficilement faire plus simple. Même les joueurs n'ayant pas l'habitude de jouer au clavier et à la souris seront surpris par tant d'aisance. Au bord de l'écran sont affichées toutes les infos relatives au cockpit de l'appareil (énergie, boucliers, vitesse...). On peut aussi visualiser la liste des contacts et des ennemis proches de nous. Une série d'icônes permet également de simplifier les manoeuvres telles que les arrimages, les mises en formation ou l'activation du turbo pour parcourir de grandes distances (indispensable vu la taille de la zone de jeu, absolument immense !).

Lors de vos nombreuses escales, l'interface bascule du tout au tout pour proposer une sorte de jeu d'aventure. En effet, toujours grâce à une série d'icônes, vous pourrez visiter le bar (lieu de rencontres pour trouver du boulot ou entendre les dernières rumeurs), le magasin d'équipements (pour acheter de nouvelles armes) ou celui de vaisseaux (pour changer d'appareil). A ce propos, il est à noter qu'il est impossible de posséder plusieurs vaisseaux en même temps et qu'il faut donc toujours bien réfléchir avant d'en acheter un nouveau. Vous pourrez aussi vous rendre chez des marchands spécialisés pour acheter divers produits. En flânant chez eux, vous pourrez tomber sur quelques richesses que vous pourrez tenter d'exporter sur d'autres planètes. Afin de vous faciliter la tâche, le jeu vous indique à chaque fois si ce que vous achetez est à un bon prix ou si au contraire vous vous faites avoir en beauté. Toute ce penchant commercial du jeu n'est cependant pas indispensable et ne sert qu'à faire gonfler votre portefeuille.

Freelancer n'est pas seulement intuitif à prendre en main et super intéressant à découvrir, il est aussi très bien réalisé, et graphiquement (avec un espace intersidéral de toute beauté), et musicalement (les musiques assurent parfaitement leur rôle dans un style très... space opéra). Pour les voix par contre, malgré la présence de Ian -Steve de Beverly Hills- Ziering dans le rôle principal, c'est pas terrible, terrible. De plus, la version que nous avons testée était tout en anglais, et on ne sait pas si les dialogues seront traduits pour la sortie française. Comme promis, on terminera ce petit tour d'horizon par le multijoueur, un peu en deçà de nos espérances. Pouvant accueillir jusqu'à 16 joueurs, le titre se propose de nous fournir des missions en coopératif dans l'unique but de gagner du blé pour acheter des objets. Mouais, pas vraiment stimulant d'autant que les échanges entre serveurs sont impossibles... Au final, Freelancer se défend quand même très bien dans la catégorie des shoots galactiques. Même si son mode multijoueur n'est pas des plus intéressants, sa campagne solo et sa splendide réalisation lui permettent de tirer facilement son épingle du jeu. Si vous aimez le genre, vous savez ce qu'il vous reste à faire.