Resident Evil 0, le titre qui marque la genèse de la saga Biohazard, fera son entrée en scène sur GameCube le 7 mars prochain. Pour accueillir comme il se doit un tel monument du survival horror, nous avons décidé de prendre les devants en nous risquant sur la version US du jeu. Voici donc un aperçu de ce qui vous attend dans les sombres entrailles de Resident Evil 0, raconté comme il se doit par l'un des acteurs de cette macabre tragédie.
« Mon nom est Rebecca Chambers. Peut-être m'avez-vous aperçue dans le manoir Spencer où la tournure des événements a bien voulu me faire croiser le destin de Chris Redfield, un autre membre des S.T.A.R.S. plongé malgré lui dans ce cauchemar. Je ne devrais pas être là pour vous raconter ça, pourtant mon histoire commence bien avant ma rencontre avec Chris. Elle débute quelque part au beau milieu de l'horreur. Je revois ce train pourrissant de morts-vivants putrides, la pluie qui déchire les vitres et fait resurgir des visions de l'accident, le crash de l'hélico. Et cet homme blafard qui se dresse dans la nuit...
C'était le 7 juillet 1998, et je me souviens encore avec le même effroi qui était le mien à cette époque de tous les événements qui se sont enchaînés pendant ces heures qui devaient marquer à jamais mon existence. Je me revois progresser lentement dans ces wagons, fixant les portes de chaque côté du couloir pour éviter de penser, de voir ces zombies écorchés se relever de leurs sièges rongés par la vermine, et venir me sauter à la gorge avec leurs mains tendues pour m'agripper. Je ne devais garder à l'esprit que l'instinct de survie, compter les balles dans mon chargeur et serrer les dents malgré mes blessures pour économiser les précieux sprays régénérateurs. Bien sûr, il ne fallait pas compter sur la présence de coffres de stockage pour entreposer mes armes et mon équipement, et je dois dire que je n'avais que peu d'espoirs de retrouver intacts les précieux items que je dû abandonner à maintes reprises au détour d'un couloir.
Il eût été vain d'espérer trouver autre chose que quelques rubans encreurs pour sauvegarder ma progression, tout aussi vain que de penser découvrir les mêmes armes de défense qui devaient par la suite me sauver la vie à maintes reprises dans le manoir Spencer. Je crois que je n'aurais pas survécu sans Billy. Nous avions pris un mauvais départ en confrontant nos opinions, lui échappé de prison et moi luttant contre tout, incapable de voir le secours que cet homme pouvait m'apporter. Perdus dans cet enfer hostile, nous nous sommes résolus pourtant à faire équipe, et je crois que c'est la meilleure décision que j'ai prise de toute ma vie. Autant dire que malgré toute mon expérience, Billy Cohen s'est avéré un bien meilleur tireur que moi. Parfois il me demandait mon aide pour mélanger des herbes revigorantes, mais je ne saurais dire combien de fois il m'a sauvé la vie.
Le danger s'est alors fait beaucoup moins insurmontable à partir du moment où nous avions compris comment fonctionner en duo. Parfois nous dûmes nous séparer, la plupart du temps malgré nous, mais le partage des munitions et la complémentarité de nos talents firent que nous eûmes soudain envie de croire que nous pourrions sortir de là sain et sauf. J'aimerais vous parler de ces créatures mutantes que nous avons rencontrées et détruites durant cet épisode lourd de rebondissements, vous révéler ce que nous avons découvert sur les effets du virus et le rôle de la société Umbrella. Vous décrire le comportement de nos coéquipiers, les silences radio, les sacrifices et les trahisons. Mais évoquer cette tragédie, raviver tous ces souvenirs, ces visions d'horreur, ces cris et ces hurlements, me font comprendre que pour rien au monde je ne voudrai revivre ce drame. Je n'ai rien oublié de ce qui s'est passé, même après toutes ces années. Et même si je sais combien l'affaire Biohazard nécessite mon témoignage, je vous implore de me laisser du temps pour tenter d'oublier. Peut-être alors, lorsque sera venu pour vous le moment d'en savoir plus, je continuerai mon histoire. »