Ah, ce que je regrette de n'avoir pas été plus attentif au collège pendant les cours d'allemand de Mlle Bosquet. Me voilà fin aujourd'hui devant un titre où je ne comprends qu'un traître mot sur trois ! Bon je vous rassure, j'ai tout de même réussi à avancer et à juger du niveau de difficulté des énigmes. Pour ce qui est du scénario par contre, vous m'excuserez, mais c'est un peu plus flou. En gros, on y suivrait un étudiant américain (encore un) dont le quotidien serait perturbé par la rencontre de Gina, une très jolie jeune femme, strip-teaseuse de son état. Avec la mafia aux trousses, la belle Gina serait en grand danger. A vous de la sortir du pétrin et de la protéger. Alors bien sûr, vous n'êtes pas la doublure officielle de Schwarzy, c'est donc avec votre tête que vous devrez vous en sortir.

Runaway est un jeu d'aventure à l'ancienne, catégorie point and click. C'est à dire que tout se passe à la souris comme dans les anciens LucasArts et Sierra ou plus récemment dans les Chevaliers de Baphomet. Un curseur permet à la fois de déplacer le héros et de le faire interagir avec les objets qui l'entourent. La progression se fait à base d'énigmes et on passe son temps à chercher une utilité à tout ce qu'on peut ramasser. Si ce style a peu à peu disparu de nos plates-formes, c'est parce qu'il est jugé par de nombreuses personnes comme trop linéaire. Et c'est vrai que c'est linéaire. Runaway ne déroge pas à la règle. Chaque objet n'a qu'une seule utilisation possible, celle prévue par les développeurs. Au joueur de trouver laquelle. Personnellement, j'adore, mais je conçois parfaitement que certains puissent trouver cela rébarbatif.

Pour contrer la linéarité d'un tel jeu, il faut impérativement que le scénario assure et qu'il maintienne un intérêt crescendo jusqu'à la fin. Avec Runaway, on n'est pas déçu de ce côté-là. Les énigmes sont bien pensées. Ni trop difficiles, ni trop simples, elles proposent donc un défi tout à fait intéressant et à la fois abordable pour le débutant et le fan d'aventure. Servi par une réalisation très agréable, Runaway tend vraiment vers le dessin animé interactif. Il n'y a qu'à regarder les photos pour s'en convaincre, l'univers semble tout droit sorti d'une planche à dessin. Les animations des personnages sont nombreuses, de bonne qualité et assurent finalement pas mal de vie à tous les écrans fixes qui servent de décors. Les dialogues, en allemand dans notre version, seront intégralement traduits en français. Espérons que les acteurs parviennent à trouver le ton juste. Reste à savoir ce que vaudra la durée de vie. Pour l'instant, ce n'est donc pas très encourageant. On nous annonce six chapitres et il ne m'a fallu que deux petites heures pour en arriver au troisième, en allemand, dois-je le rappeler ? On verra donc en mars si le titre parvient à ne pas trop s'emballer pour laisser le joueur profiter tranquillement de son aventure.