Sorti il y a plus d'un an sur Playstation 2, puis sur Xbox l'été dernier dans une version inédite comprenant un mini-scénario inédit, c'est aujourd'hui au tour des joueurs PC de cauchemarder devant leur écran. La ville maudite rouvre ses portes et nous appelle à elle le temps d'une preview.
Malaise. S'il ne fallait choisir qu'un mot pour décrire Silent Hill 2, ce serait incontestablement celui-là. Rarement le jeu vidéo n'aura été aussi loin dans le glauque, le dérangeant, le malsain. Tout est sujet à faire réagir le joueur, à l'inquiéter, à le plonger dans un état de stress permanent au milieu d'une ville fantôme envahie par des créatures difformes. L'expérience Silent Hill 2 est pourtant l'une des meilleures qui soit à l'heure actuelle, en tout cas sur console.
Une expérience à vivre de préférence seul, si possible dans le noir. Ce n'est à mon sens qu'ainsi qu'on peut pleinement apprécier la descente aux enfers de ce pauvre James. Lui qui n'a jamais réussi à faire le deuil de sa femme, morte trois ans auparavant, reçoit une lettre signée de la main même de Mary, de sa Mary. Elle serait donc encore en vie. Mais comment ? Pourquoi ? Pourquoi toutes ces années de silence ? Des questions qui ne cessent d'encombrer et de ronger son esprit. Il faut qu'il sache. Il doit comprendre. Il doit se rendre à Silent Hill, leur endroit spécial, la ville où Mary dit se trouver.
A l'image du scénario, le titre dans son ensemble est des plus torturés. L'image affiche un grain particulier qui à lui seul suffit à nous mettre mal à l'aise. Le brouillard, omniprésent dans les rues de la ville, empêche de voir à plus de cinq mètres devant soi. On distingue des formes, on devine là des silhouettes et on avance à tâtons dans une ville en décomposition. Si on ne voit donc pas grand-chose, on sent quand même une présence. En plus des monstres au design si particulier (des infirmières ensanglantées, des paires de jambes, des créatures camisolées et même un étrange personnage à tête de pyramide), James croisera sur son chemin d'autres âmes perturbées. Angela, une adolescente mal dans sa peau, Laura, une gamine qui prétend connaître Mary, Eddy, un garçon grassouillet prêt à tout pour prouver qu'il existe et Maria, une jeune femme qui causera bien des soucis à James de part sa troublante ressemblance avec Mary.
Avec l'arrivée de cette version PC, on peut se demander si l'on ressentira les mêmes angoisses en traversant l'hôpital de la ville, le pénitencier moisi, le bowling désaffecté ou l'hôtel abandonné. J'aurai tendance à répondre par l'affirmative. Même s'il ne s'agit ici que d'une simple adaptation de la version Xbox (avec le scénario supplémentaire de Maria donc), Silent Hill 2 reste Silent Hill 2. Son climat de peur parfaitement maîtrisé par Konami nous prend dès le petit sentier qui mène à la ville et sur lequel on entend tout un tas de bruits alentour, pour ne nous lâcher qu'après le final déstabilisant de ce voyage si angoissant. Alors si techniquement, on n'a droit qu'à un simple portage (avec toutefois des graphismes légèrement optimisés afin de supporter des résolutions plus élevées que celles autorisées par nos écrans de télévision), on peut quand même penser que Silent Hill 2 trouvera son public au moment de sa sortie. Les survivals étant assez rares sur PC, lorsqu'il en arrive un de cette trempe il ne faut pas le louper. On vous en reparle de toute façon lors du test de la version complète. En mars si tout va bien.