Dans un avenir pas si lointain que ça, la ville de Detroit est sous la mainmise d'une puissante organisation n'aspirant qu'à sa destruction. Ancien flic décédé dans l'exercice de ses fonctions, le policier Alex Murphy devient alors le dernier espoir de justice susceptible de redonner une lueur d'espérance aux habitants de Detroit, en ressuscitant grâce aux miracle de la cybernétique sous les traits d'un cyborg super-flic : Robocop.
Quel meilleur sujet que le film de Paul Verhoven pour servir de prétexte à un nouveau First Person Shooter sur Playstation 2 ? Sorti sur les écrans en 1987, le long métrage n'est peut-être plus de première jeunesse, mais les amateurs de SF n'ont certainement pas oublié l'histoire de ce super-flic de métal. Déjà sujet à plusieurs adaptations vidéo-ludiques sur des consoles que la moitié d'entre vous n'ont sans doute jamais connues, Robocop s'apprête aujourd'hui à profiter des capacités 128 bits de la PS2 pour nous procurer des sensations à la hauteur de celles du film.
FPS à la fois très classique et en même temps paradoxalement assez particulier, le jeu s'efforce de proposer un gameplay qui tente de restituer les capacités d'action de Robocop en proposant une interface assez spéciale. Dans cette optique, le gameplay repose en grande partie sur un système de lock destiné à faciliter le ciblage des ennemis, et qui nécessite de viser proprement la cible pour l'accrocher afin de pouvoir la terminer facilement. Le résultat à l'écran restitue assez bien l'idée que l'on se fait de la vision de Robocop, et donnerait presque envie de sortir le flingue PS2 tant on a l'impression d'avoir affaire à un shooter. Dans la pratique, ce système de ciblage semble tout de même assez peu intuitif, tout comme l'interface globale du jeu qui semble manquer d'ergonomie à ce stade du développement.
On progresse tout de même sans réel problème à travers les 15 niveaux de jeu que comportera le soft dans sa version finale, avec l'impression néanmoins que ce titre aurait pu bénéficier de davantage d'interactivité en ce qui concerne les environnements. Sans virer à l'extrêmisme d'un jeu comme Deus Ex, Robocop aurait gagné à offrir davantage de liberté. Au lieu de cela, les possibilités d'action s'annoncent aussi limitées que la palette de mouvements du personnage. Et même s'il ne s'agit ici que d'une version non finalisée, il est peut-être bon de mettre l'accent sur les quelques lacunes qu'affichent déjà ce soft en termes d'intérêt et de plaisir de jeu. L'IA et la localisation des dégâts ont encore du mal à convaincre, l'animation affichait pas mal de saccades, et le jeu s'est même permis quelques plantages qui nous ont limité l'accès à certains niveaux. Espérons que l'aspect technique de cette pré-version ne sera pas représentatif de la version finale prévue pour octobre.
On devrait y retrouver notamment la plupart des passages clés des trois films : les faces-à-faces avec le redoutable bipode matricule ED-209, ou encore la destruction du MIND. Le jeu n'est d'ailleurs pas dépourvu de bonnes idées, comme le fait que la vision se brouille lorsque le système de bouclier est proche de zéro, ou encore le système de vision thermique qui permet de voir à travers les murs, et la double visée sniper. La démarche retranscrit parfaitement les déplacements massifs du robot, et l'on se laisse surprendre par les répliques acerbes du personnage. Autre clin d'oeil aux films, les missions sont entrecoupées de flashs infos et sont précédées de briefing qui ont lieu dans la salle du labo. On peut même accéder aux fiches de la police de Detroit. Il faudra maintenant patienter encore plusieurs semaines avant de pouvoir déterminer dans quelle mesure les objectifs principaux et secondaires parviennent à sortir du sempiternel schéma « libération d'otages », « neutralisation des terroristes », qui a tendance à endormir quelque peu l'intérêt du joueur. L'édition PS2 devrait être rapidement suivie par les autres versions consoles de Robocop.