Trois jours de préparation psychologique plus tard, je m'estimais prêt à accomplir mon devoir en testant ce simulateur de pêche. Je m'étais bien trompé docteur. Je vous préviens tout de suite, je n'avais jamais vu un... truc, pareil, oui « truc » me paraît assez approprié pour parler de ce... truc. Bon c'est vrai qu'à la base je ne suis pas un fan du genre mais je suis un vrai professionnel alors je fais la part des choses. Mais il y a des limites quand même !! En guise de test, je vais vous narrer une parcelle du déroulement de ma première partie de Lake Masters Ex et là, vous allez bien rigoler (en tout cas moi je me suis marré).

Je commence donc par mettre le disque dans la chtite console, et là, premier coup de flippe, même la console ne semble pas en vouloir et se met à pousser de drôles de grognements. Ça promet. Seconde étape, la cinématique d'intro, j'éclate de rire. On vous présente le héros du « truc », un pêcheur super baraqué, avec une pauvre tête de héros de thriller familial américain qui traverse un lac sur sa barque à moteur. Le tout dans un décor supra-bucolique mielleux. Bon après tout ça, j'ai déjà bien mal au ventre à force de rire et j'appréhende de commencer une partie. Mais je prends mon courage à une main, ma canne à pêche de l'autre et je décide d'attaquer soft, par une partie libre. Ben oui, parce que normalement, les jeux de pêche, au début on n'arrive jamais à rien. Donc j'arrive sur le lac, je lance après avoir choisi un leurre, on me flatte le globe oculaire avec un superbe plan de mon hameçon sous l'eau, ouha ! Je m'ennuie ferme, alors je jette un coup d'oeil à la notice, comme ça, pour le fun et paf, un poisson. « Oh vite, usons du merveilleux gameplay de ce jeu » me dis-je, car je me parle toujours à la troisième personne. Attention, action... j'appuie sur LE bouton. Tiens une jauge de tension de la ligne qui arrive dans le rouge, je relâche le bouton. Trois minutes plus tard, j'ai mon poisson. En vingt minutes, j'en ai chopé une dizaine. Pourrais-je me permettre d'émettre des doutes quant à la qualité de l'intelligence artificielle des poissons ? Vous pouvez faire n'importe quoi, ils finissent toujours par mordre. Leur QI est encore plus bas que celui de leurs congénères biologiques. Dans le milieu de la cybernétique, cela doit être considéré comme une performance. Mon cerveau en ébullition me conseille alors d'aller m'essayer au mode tournoi, afin de voir si une once de compétition pourrait stimuler efficacement mes endocrines. Ici, on vous propose différents types de tournois dans lesquels vous remporterez (facilement) la victoire selon divers critères (taille, poids, temps etc.). Mais en pratique c'est toujours pareil. Lancez, ça mord, tirez, hop, gagnez. C'est vraiment lamentable.

Mais attendez ce n'est pas fini, il faut aussi que je vous parle de la réalisation de ce « truc ». Alors d'abord c'est très laid. Dire que la PS2 est sous exploitée serait un euphémisme. Mes qualificatifs pour les graphismes seront donc : beurk, caca, vilain, pas beau. Point barre. La bande son aussi est d'un ridicule qui tue. Lorsque vous prenez un poisson, les développeurs ont cru bon de vous chatouiller les ouïes avec une espèce de musique disco excitée, sensée, je présume, vous signaler que vous êtes dans une phase d'action particulièrement intense, et que normalement vous devriez déjà être en sueur tant votre excitation augmente. Ben, ça marche pas du tout votre truc les gars ! Et je vais conclure par mes détails favoris dans ce « truc ». Les textes. Alors là on touche le fond (du lac, arf, arf). Déjà, les menus sont moitié en français, moitié en anglais. Ça dépend, ne me demandez pas de quoi, c'est totalement aléatoire (cela me rappelle une émission de télé réalité d'ailleurs). Pire, il y a des fautes ! « Leurre » deviendra à l'occasion « luerre ». C'est un exemple, mais il y en a d'autres. Lorsque vous prenez un poisson, un curieux « Pêche plus encore » s'affiche. Mieux encore, si vous ramenez une prise trop petite, vous aurez droit à une phrase absolument incompréhensible : « Comme nuisent ». Je commence sérieusement à me demander si certains lofteurs ne seraient pas passés chez Midas Interactive pour s'occuper de la version française du jeu. « Grave la chepê dans la night, les sonpois y nous voient ap ». Bon ça suffit maintenant, je vais pas en faire des tartines non plus, uniquement pour dire que ce jeu est une catastrophe comme on en voit rarement. Alors, on passe sa route et on n'en parle plus.