Linda vit dans la banlieue d'une petite ville avec ses douze soeurs, douze chipies vaniteuses et dont le principal souci est de se pomponner du matin au soir. Linda qui est la plus jeune des soeurs et surtout beaucoup moins sophistiquée est bien souvent victime des railleries de ses aînées qui n'hésitent pas à la mettre à contribution pour aller leur chercher des produits de beauté afin d'éviter de s'éloigner trop longtemps de leur garde-robe. Linda est en ville et fait les courses pour ses soeurs, un camion affublé d'un signe étrange s'arrête devant la maison et livre un curieux colis. Le colis s'ouvre de lui-même et libère un esprit qui attire les douze jeunes filles dans un monde parallèle. Lorsque Linda rentre chez elle, ses soeurs ont disparu et la porte mystérieuse sortie du paquet l'appelle à son tour. Notre héroïne n'est pas vaniteuse et ne cède à l'appel de la porte que pour aller délivrer ses soeurs désormais prisonnières.

Nous voici donc aux côtés de la jeune fille dans un univers parallèle qui lui réservera de nombreuses surprises. Linda découvre que son foulard est à présent vivant et que son extrémité a pris la forme d'une main qui lui permet d'attraper tous les éléments qui l'environnent. De nouvelles portes se dressent devant elle et lui faudra les franchir pour parvenir à libérer les douze chipies. C'est alors un monde coloré et décalé que l'on découvre avec Freak Out, un monde où la jeune fille peut étirer les éléments de décor que son foulard attrape. Pour ouvrir chaque dimension, il lui faut collecter des points dans des niveaux ouverts en faisant exploser des pin-ups aux poitrines énormes. Ce n'est qu'ensuite que Linda devra affronter ses soeurs transformées en monstres redoutables. Comme on peut le constater, le concept de ce titre est particulièrement original et sans doute trop original pour le public européen. L'univers du jeu rompt avec tous les standards actuels pour proposer des couleurs criardes ou encore du noir et blanc et des environnements étirables par l'héroïne qui ne disposera que de son foulard pour se défendre.

Dans la pratique on franchit les portes une par une pour cumuler des points en faisant exploser les ennemis rencontrés. Ensuite ce sont les douze soeurs plus agressives les unes que les autres qu'il faudra affronter. Linda se sert alors de son foulard pour pincer et étirer les corps de ses opposantes jusqu'à ce qu'elle parvienne à les vaincre. Chaque pincement afflige un pourcentage de dégât qui sera ensuite fonction de la zone pincée et du temps d'étirement. Un oeil situé dans l'interface permet d'évaluer la puissance du coup porté et plus celui-ci rougit plus le pincement sera fort. Le principe s'avère décalé et amusant mais la maniabilité de son côté semble avoir du mal à suivre. Les mouvements de caméra sont extrêmement gênants mais surtout la lenteur de Linda devient rapidement agaçante. Qu'il s'agisse des phases de plate-forme ou de combats on a bien du mal à diriger notre héroïne là où on le souhaite ce qui ne manquera pas d'énerver les audacieux qui se seront procurés ce titre. Les distances sont difficiles à évaluer et le système de commandes pose parfois quelques difficultés.

Au niveau des graphismes, là encore Freak Out joue la carte de la rébellion. Les environnements en 3D sont particulièrement réussis mais proposent une architecture caricaturale et des personnages au dessin volontairement délirant. Les couleurs criardes n'hésitent pas à côtoyer le noir et blanc pour donner à cet univers une apparence véritablement hors du commun et assez esthétique si l'on fait l'effort de balayer d'un revers les critères habituels. De son côté la bande-son cultive l'atmosphère fantasmagorique de Freak Out que ce soit au niveau des effets ou encore des musiques. Les thèmes sont rythmés et empreints d'une touche enfantine qui convient assez bien à l'ambiance du titre.

En somme, ce Freak Out est un titre à acheter en connaissance de cause et si possible après l'avoir essayé. Son univers sympathique et original sont en revanche desservis par un gameplay trop répétitif et des phases de plate-forme aux trop maigres enjeux. La durée de vie de Freak Out s'avère malheureusement assez limitée dans la mesure où si l'on s'amuse pendant un petit moment avec ce titre, la lassitude ne manque pas de s'installer dans la durée.