Avec son scénario complètement fou et son atmosphère surréaliste, X-Com Enforcer ne manque pas de susciter l'intérêt et de faire naître la curiosité chez le joueur, à peine le soft lancé. Un scientifique surexcité vous accueille dans un labo de recherche qui n'est autre que l'endroit où vous avez été créé dans la hâte et la précipitation. Vous incarnez une sorte de robot de combat appelé Enforcer, créé de toutes pièces par un savant fou qui n'a eu d'autre recours que de faire appel à son génie pour créer ce qu'il espère être celui qui sauvera l'humanité de la menace qui sévit sur la Terre. Car les aliens sont de retour, et ils sont venus nombreux.

Sitôt l'intro terminée, vous voilà parti explorer les sombres couloirs du labo à la recherche de créatures à exterminer. La prise en main est tout ce qu'il y a de plus classique en matière de FPS, et il est utile de préciser que le soft reprend le moteur d'UT. On réalise très vite que l'on a affaire ici à un soft à mi-chemin entre Unreal et Serious Sam. L'ambiance est résolument futuriste mais le rythme effréné du soft fait immanquablement penser au titre de Croteam. Le gameplay est basé sur la venue incessante de hordes d'ennemis qui jaillissent de toute part pour assaillir et submerger le joueur. Les parties se résument donc à un face-à-face ininterrompu avec une avalanche de monstres qui vous agressent simultanément à l'écran. Mais X-Com Enforcer comporte tout de même un bon nombre de particularités qui le distinguent fortement du titre de Croteam. Les ennemis sont ici uniquement des aliens et des mutants, dont les inénarrables « petits-gris » de Roswell, ce qui donne au soft une atmosphère décalée qui fait primer le fun sur l'angoisse, qui est d'ailleurs ici complètement inexistante.

Autre différence de taille, la plupart des monstres qui interviennent dans le jeu sont beaucoup moins résistants que les créatures horrifiques de Serious Sam, et constituent en quelque sorte de la chair à canon que l'on s'empresse de griller à coups de lasers ou de lance-flammes. S'ensuit alors un véritable défouloir où il est même possible de faire des combos pour cumuler des points ! Le jeu propose une trentaine de missions à la difficulté progressive mais plutôt courtes, qui se révèlent un peu plus scénarisées que dans Serious Sam. Vos objectifs vous sont donnés à chaque début de mission et le gros de votre travail consiste principalement à détruire les générateurs d'aliens tout en sauvant un maximum de civils.

Le jeu tire d'ailleurs une grande partie de son intérêt dans le fun qu'il procure : les humains poussent des hurlements en agitant les bras et certains se terrent et s'entassent dans des cachettes improbables où il se serrent les uns sur les autres pour échapper aux monstres, poussant des cris de joie lorsqu'ils vous voient arriver. On croise aussi ça et là des posters ridicules, des vaches et toutes sortes d'éléments qui n'ont à priori rien à faire dans les environnements que vous nettoyez. Le jeu ne laisse pas beaucoup de place à la réflexion puisqu'il n'est par exemple pas nécessaire de prendre soin des civils puisqu'ils sont insensibles à vos tirs. S'ensuit donc un immense défouloir dans lequel on tire sur tout ce qui bouge. Les armes et les power-ups apparaissent régulièrement pour vous inciter à faire feu à tout va et l'environnement est partiellement destructible. Il est même possible de découvrir des items spéciaux pour débloquer certains bonus et des outils de recherche qui permettront d'augmenter la puissance de vos armes, mais cela ne suffira probablement pas à rallonger plus que ça la durée de vie du jeu qui semble à première vue assez courte.

D'autant que le soft souffre d'un autre défaut majeur qui limite considérablement le gameplay : il est impossible de posséder plus d'une seule arme à la fois. Si vous en récupérez une, elle prendra la place de la précédente, ce qui entraîne une quête incessante des différentes armes du jeu et parfois une certaine frustration lorsque l'on récupère une arme pas du tout adaptée à la situation. Reste bien sûr le mode multijoueur en LAN ou sur internet en coopération ou en deathmatch, mais il est peu probable que les fans d'Unreal délaissent leur titre favori pour se tourner du côté d'un produit beaucoup moins subtil. S'il reprend le moteur d'UT, X-Com Enforcer n'en affiche pas moins une réalisation un peu décevante avec des textures souvent assez pauvres. A la lumière de ce premier contact, X-Com Enforcer s'annonce donc être un titre particulièrement jouissif lors des premières parties, mais son intérêt me semble un peu limité à long terme. Force est de reconnaître aussi que ce titre ne semble pas procurer autant de plaisir de jeu que le soft de Croteam. Nous attendrons toutefois la version finale du jeu pour nous prononcer définitivement.