S'il fallait définir de façon simple l'univers très particulier d'Arcanum, il faudrait tout d'abord reprendre les termes de ceux qui en sont les auteurs, et qui décrivent ce monde comme un univers fantastique à la Tolkien, qui viendrait de connaître une révolution industrielle. L'univers du jeu possède donc un aspect visuel proche de l'Europe de 1800, mais avec des contrées peuplées de créatures typiques d'un univers d'Heroïc Fantasy. Humains, elfes, nains, orcs et gnomes cohabitent sans que les rencontres tournent forcément au conflit. Mais cette entente factice n'est pas dénuée de tensions, et l'atmosphère explosive qui règne sur le monde d'Arcanum menace désormais l'équilibre du monde.

Pour débuter l'aventure, vous aurez bien sûr la possibilité de créer votre propre personnage en lui attribuant un certain nombre de caractéristiques, ou opter pour un personnage prédéfini. Selon la race pour laquelle vous aurez opté, l'aventure risque toutefois d'être quelque peu différente. Plongé au coeur d'une contrée dont vous aurez tout à apprendre, vous devrez forger votre destinée au fil des rencontres, et adopter selon votre gré une attitude soit conservatrice en restant fidèle aux pouvoirs liés à la magie, soit vous laisser attirer par les attraits des nouvelles technologies. Selon votre choix et vos décisions, il faudra alors négocier habilement les différents dialogues que vous serez amené à entamer avec les personnages non joueurs. Sachant que chacun d'entre eux possède un point de vue précis en ce qui concerne le conflit entre les mages et les adeptes des nouvelles technologies, il faudra bien souvent répondre judicieusement pour éviter de prendre la mauvaise décision qui vous enverrait aussitôt ad patres.

Le scenario laisse cependant une liberté d'action totale au joueur, qui pourra toujours surmonter un obstacle de plusieurs manières différentes : pourparlers, combat, ou ruse. Tout commence par le spectacle tragique d'un dirigeable en flammes dont la chute entraîne la mort de ses occupants dont Preston Radcliffe, un gnome qui, juste avant de mourir, vous fait don d'un anneau mystérieux dont vous allez devoir retrouver le véritable possesseur. A peine remis de vos émotions, (vous êtes quand même le seul survivant du crash), un individu nommé Virgil commence à vous harceler en prétendant que vous êtes l'Elu dont parlent les légendes de son peuple. C'est ici que vous prenez le contrôle de votre héros, brandissant fièrement votre misérable bâton.

Rassurez-vous, l'arsenal mis à votre disposition s'étoffera rapidement et de façon parfois surprenante, allant de la simple canne au pistolet. Rapidement, vous prendrez conscience de l'importance des décisions à prendre lors des dialogues, et de l'immensité des territoires à parcourir. L'interface de jeu est très ergonomique, mais le rendu graphique n'est guère impressionnant. Les environnements sont sombres et peu détaillés, mais très (trop ?) vastes, même si les personnages se déplacent plutôt rapidement. Le soft prend en compte l'alternance du jour et de la nuit, mais cela n'empêche pas que la médiocrité des graphismes saute aux yeux. Même si les choses peuvent difficilement changer d'ici la sortie du jeu en juin prochain, on ne peut que reprocher à l'équipe de développement de ne pas avoir apporté davantage de soins aux décors. Rappelons que Arcanum constitue le premier titre de Troika Games, mais l'équipe de développement n'en est cependant pas à son coup d'essai, puisque c'est à eux que l'on doit le premier Fallout. On peut donc être largement optimiste en ce qui concerne l'intérêt ludique d'Arcanum. Dernière précision, un mode multijoueur sera également disponible en LAN ou sur Internet , avec possibilité de coopérer avec un groupe de personnages. Affaire à suivre...