Dans le principe, on ne change pas grand chose : vous devrez pouponner puis élever une bande de Norns mignonnets. Tout commence quand les Shees, une race très intelligente et créatrice des trois espèces d'Albia : les Norns, les Ettins et les Grendels, veulent quitter la planète pour une vie meilleure. L'exode se met alors en place dans un énorme vaisseau spatial où les Shees recréent artificiellement les différents climats d'Albia, emportant avec eux des specimens de chaque espèce. Les affreux Grendels attaquent alors en plein voyage la colonie Shee, forçant ces derniers à quitter le vaisseau. Nos specimens Norns, Ettins et Grendels se retrouvent livrés à eux-mêmes alors dans le vaisseau déserté... Terrifiant non ?

L'interface non plus ne varie pas tellement et vous êtes toujours représenté par un curseur en forme de main. Grâce à lui, vous pourrez non seulement activer les menus mais aussi converser avec vos Norns et interagir tout comme eux sur leur environnement. Les menus ont cette fois été plus intégrés dans l'écran principal, permettant de les utiliser tout en suivant l'action et donnant à la visualisation du monde tout l'espace de l'écran. En outre, ces menus ont aussi été simplifiés, évitant de passer par moult sous-menus trop rébarbatifs et complexes.

Le but du jeu est donc lui aussi le même, faire prospérer vos Norns. Vous débutez avec un oeuf, qui éclora bientôt, donnant naissance à une boule de poil aux grands yeux. Vous devrez donc l'élever et lui apprendre les balbutiements du langage. Après un peu de patience et beaucoup d'entraînement dans la salle d'apprentissage (maintenant automatisée), vous commencerez à converser avec lui et lui donner des ordres simples d'abord puis de plus en plus complexes. Attention, le Norn même adulte n'aura pas l'intelligence d'un chimpanzé mais pourra tout de même avoir quelques lueurs troublantes. Et durant ses 7 heures de vie, de maladie, d'exploration et de bataille avec les autres races, le Norn devra trouver le temps de s'accoupler et de créer un autre Norn, somme génétique de ses deux parents. C'est encore une fois le système de Cyberlife à ADN qui a été utilisé et optimisé pour l'occasion.

Mais les principales nouveautés de Creatures 3 résident essentiellement dans les améliorations apportées à l'ancienne mouture, plus qu'à de véritables inventions de la part des développeurs. Seule vraie nouveauté par exemple, la possibilité de créer des machines complexes grâce à des connexions. Tous les niveaux du jeu sont jonchés d'une foule de gadgets en tout genre, ceux-ci peuvent servir à activer ou désactiver certains effets, certaines fonctionnalités etc. Ces gadgets seront donc interconnectables entre eux pour créer des machines, pièges ou détecteurs par un système de fils reliant les appareils.

Visuellement, on reste en 2D avec des bons vieux sprites mais la qualité graphique a été grandement améliorée. Les décors sont fouillés et dégagent finesse et beauté dans l'utilisation des couleurs. De plus, tout les microcosmes propres aux 5 mondes du vaisseau spatial grouillent de vie et d'activité. On est tout de même bien loin du premier épisode, rien qu'à voir les poissons, les insectes et objets qui tournent, s'allument etc. Une foule d'éléments amicaux ou hostiles remplissent les niveaux et vous permettront d'avoir toujours quelque chose à faire. Chaque race ayant son monde, celui des Grendels représentera le mal absolu avec ses maladies, ses animaux féroces et les Grendels eux-mêmes qui n'hésiteront pas à vous attaquer par surprise pour voler des oeufs si vous ne vous protégez pas rapidement tandis que celui des Norns ressemblera plus à un havre de paix.

L'intelligence des Norns a été elle aussi revue à la hausse et au delà des habituels ordres précis, la notion de généralité a été incluse dans leurs concepts. Il sera donc possible de désigner généralement quelque chose. Pour continuer la comparaison, les Norns bénéficient d'une spatialisation plus pointue dans leur environnement, leur permettant de mieux repérer et surtout se rappeler où sont les différentes machines, objets, lieux sur la carte. Ils peuvent être tout aussi débiles et n'en faire qu'à leur tête, vous forçant à sévir à coup de baffes sur le postérieur mais là c'est censé être fait exprès par le programme...

Bref, Creatures 3 est un jeu qui innove sur peu de points mais fignole tout de même nombre d'aspects aussi bien sur le fond que dans la forme. Les amateurs retrouveront avec plaisir leurs petites boules de poil intelligentes et s'amuseront à les bichonner, leur changer leur couche etc. Quant aux autres, ils trouveront ça toujours aussi ennuyeux.