Une décision inédite qui ne va pas, pour autant, drastiquement changer le quotidien de la population.
Une première en France !
« Je m’attendais à un écart plus grand. C’est tellement intrusif. Les gens ont l’impression qu’on se mêle de leur vie. Je ne veux pas ça ! Mais il y a un problème de santé publique. Il faut les aider », voici les mots prononcés par le maire de Seine-Port, Vincent Paul-Petit. Dans cette commune de Seine-et-Marne, la population a été appelée aux urnes afin de voter en faveur ou en défaveur de la charte communale pour le bon usage des écrans. Ce texte a été rédigé avec le but de protéger les enfants dans leur foyer en incitant les parents à bannir tout écran le matin, à table, le soir avant de se coucher et dans la chambre, si on en croit les informations du journal Le Parisien. En outre, la charte prévoit aussi, et c'est là que les choses deviennent plus surprenantes, l’interdiction de l’usage d’un smartphone devant les écoles, dans les commerces, en marchant dans la rue et lorsque les habitants se trouvent à plusieurs dans un espace public ou associatif.
La charte a été votée ce samedi 3 février par 146 « oui » contre 126 « non ». Sur les 2000 habitants de Seine-Port, 272 personnes se sont déplacées jusqu'aux urnes. Un résultat ô combien significatif, puisque c'est la première fois qu’une collectivité s’engage ainsi face à la surexposition des jeunes aux écrans. Dans l’article du média francilien, plusieurs jeunes adultes ont fait part de leur mécontentement, au même titre que d’autres personnes plus âgées. Pour autant, cette charte est plus symbolique qu’autres choses puisque comme souvent dans ce genre de situation, aucune sanction n’est juridiquement possible en cas de non-respect du texte.
À quoi bon interdire les smartphones ?
Même si cette charte peut paraître surprenante, cette dernière tend, tout de même, à mettre en avant de réels problèmes auxquels la société fait face. En effet, dans le paysage moderne, les smartphones sont devenus des compagnons omniprésents, nous reliant au monde en un instant. Et alors que nous sommes de plus en plus connectés, il est crucial de prendre conscience des risques associés à une utilisation excessive et non réfléchie des smartphones, comme a pu le souligner, Vincent Paul-Petit. Ce n’est un secret pour personne, mais les smartphones sont conçus pour être addictifs. Les notifications, les réseaux sociaux et les jeux exploitent des mécanismes psychologiques pour nous garder accrochés. Et par conséquent, leur usage compulsif peut entraîner une dépendance similaire à celle des drogues, affectant notre productivité, nos relations personnelles et notre bien-être mental.
De cela peut découler une forme d’isolement social, car bien que ces appareils nous connectent virtuellement avec les autres, ils peuvent aussi nous isoler dans le monde réel. En privilégiant les interactions en ligne, il est possible de négliger les relations en face à face, les conversations authentiques et les expériences réelles. Et quoi que l’on en dise, cette déconnexion peut, bel et bien, entraîner des sentiments de solitude, d'anxiété sociale et même de dépression.
Au-delà de ça, et c’est notamment ce que met en avant la charte, les distractions constantes offertes par les smartphones peuvent nuire à notre capacité à nous concentrer et à accomplir des tâches importantes. Les notifications incessantes interrompent notre flux de travail et nous poussent à adopter des habitudes de multitâche, ce qui diminue notre efficacité et notre capacité à nous plonger pleinement dans une seule tâche. Même si la mise en place de cette charte n’est qu’un signe annonciateur d'une prise de conscience générale, il ne fait nul doute que celle-ci pourrait donner des idées à d’autres communes.