Les scientifiques ont réussi à percer un mystère sur une année bien spécifique de notre planète. Une ère glaciaire d’environ 15 ans, qui n’était jusque là expliquée par de nombreuses théories, mais rien de tangible.
Les mystères de l’année 536
L'année 536 est souvent qualifiée de "pire de l'histoire", marquant le début d'une petite ère glaciaire d'environ 15 ans, connue sous le nom d'Antiquité Tardive. Plusieurs théories ont circulé pour expliquer ce phénomène climatique exceptionnel, dont les éruptions volcaniques, le passage de comètes et, plus récemment, une éruption sous-marine.
Les éruptions volcaniques de 536 et 541 ont été pointées du doigt, ainsi que le possible impact de poussières cométaires. Cependant, une troisième hypothèse émerge : une éruption sous-marine jusqu'alors inconnue. Cette énigme climatique soulève de nombreuses interrogations quant à ses causes et à ses répercussions sur la planète.
Des ténèbres à la Lumière : les preuves scientifiques
Les conséquences de cette petite ère glaciaire, plongeant la planète dans l'obscurité, sont documentées à travers diverses sources historiques et scientifiques. Les textes médiévaux décrivent une lumière solaire si faible qu'elle peinait à rivaliser avec celle de la lune. Cependant, la modernité apporte un nouvel éclairage grâce à des méthodes scientifiques telles que l'analyse des anneaux de croissance des arbres.
Les anneaux des arbres, reflets des variations de croissance liées aux saisons et aux conditions météorologiques, fournissent des indices précieux. L'observation de ces anneaux révèle des périodes de stress et de ralentissement de la croissance, corrélation directe avec la petite ère glaciaire.
Cela offre un éclairage nouveau sur ces années sombres et permet de comprendre les effets prolongés sur la végétation et l'environnement.
Les heures de lumière étaient rares pendant cette période, et la cause de cet hiver prolongé de 15 ans semblait résider dans une atmosphère dense, saturée de poussière ou de gaz, entravant le passage des rayonnements solaires vers l'hémisphère nord. Bien que l'activité volcanique soit le principal suspect, la source exacte de cette obscurité persiste en partie inconnue.
La décennie et demie en question a connu trois éruptions volcaniques, dont une "cataclysmique" en 536 en Islande, mais des doutes subsistent quant à leur rôle prépondérant dans le déclenchement de cette petite ère glaciaire. Certains experts estiment qu'il fallait davantage pour plonger la planète dans un tel refroidissement climatique.
L'hypothèse d'un volcan sous-marin prend alors forme, soutenue par une équipe de chercheurs américains. En étudiant des échantillons de glace du Groenland, ils ont découvert des traces de micro-organismes marins typiques des eaux tropicales. Selon cette théorie, les éruptions sous-marines auraient non seulement libéré des gaz, mais également des sédiments et des organismes marins, ainsi qu'une quantité significative d'eau vaporisée dans l'atmosphère.
Les conséquences de cette ère glaciaire ont été considérables, entraînant des impacts socio-économiques sévères. Des rapports historiques mentionnent des années où les récoltes de céréales ne permettaient même pas la fabrication de pain, et des chutes de neige en plein été.
En Égypte, vers 541, éclatait la "pandémie de Justinien", première épidémie de peste noire du Moyen ge, tandis que dans la péninsule Ibérique, cette période ténébreuse aurait pu déclencher la première des crises conduisant à la chute du royaume wisigoth et à la conquête musulmane. Ainsi, l'année 536, bien que souvent qualifiée de "pire de l'histoire", révèle sa complexité et son impact à travers les siècles.