Un larcin de 2,3 milliards d’euros pour ce fondateur d’une plateforme de cryptomonnaie

2,3 milliards d’euros : c’est la somme qu’a dérobée Faruk Fatih Özer en 2021 alors qu’il n’avait que 26 ans !

Cet homme dirigeait Thodex, une plateforme d'échange de cryptomonnaies fondée en 2017 en Turquie. Celle-ci est devenue particulièrement populaire à une époque où la lire, la monnaie nationale turque, connaissait une inflation rapide. Thodex offrait alors aux Turcs la possibilité d'acheter, de vendre et de stocker diverses cryptomonnaies, ce qui était perçu comme une alternative plus stable à la lire en déclin.

Cependant, tout a basculé en 2021. La plateforme s'est effondrée, gelant les fonds de ses utilisateurs. Le fondateur de la plateforme a annoncé que les fonds étaient en sécurité, mais a brusquement disparu, emportant avec lui 2,3 milliards d’euros ! Il aurait dérobé les fonds de 391 000 utilisateurs.

Ce dénouement n’est en réalité pas si surprenant. Si l’entreprise avait été établie avec une apparente légitimité, elle avait en réalité emprunté une direction malhonnête depuis le début. Des analystes de Chainalysis ont expliqué dans un rapport complet que Thodex était ce qu’on appelle un “rug pull”. Il s’agit d’une arnaque où les créateurs d'un projet de cryptomonnaie attirent des investisseurs en promettant des rendements élevés ou une grande valeur potentielle. Une fois que suffisamment d'investisseurs ont acheté ces actifs numériques, les créateurs disparaissent subitement avec les fonds collectés, laissant les investisseurs avec des actifs devenus inutiles.

C’est ce qu’à visiblement fait Faruk Fatih Özer en disparaissant avec 2,3 milliards d’euros. Chose, qu’il a pourtant nié jusqu’au bout en maintenant qu’il était innocent et que Thodex avait fait faillite.

Une peine record de 11 196 ans de prison

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Faruk Fatih Özer a dans un premier temps réussi à échapper aux autorités en se cachant en Albanie. Seulement, il a fini par être retrouvé en août 2022 grâce à une notice rouge émise par Interpol. Il a dès lors été extradé en Turquie afin d’être jugé.

La sentence a fini par tomber et s’élève à 11 196 années d'emprisonnement, tandis que le parquet a demandé des peines de plus de 40 000 années de prison pour chaque employé de l'entreprise impliqué. De même, son amende s’élève à plus de 135 millions de lires, soit près de 5 millions d’euros. Sa sœur et son frère, qui étaient également impliqués dans cette affaire, partagent la même peine.

Cette peine de prison particulièrement lourde s'explique par l'abolition de la peine de mort en Turquie en 2004. Ce n’est d’ailleurs pas une exception en Turquie, où en 2016 un opposant turc avait été condamné à 1900 ans de prison pour avoir tenté de détruire l’ordre constitutionnel.

Cette peine n’a pourtant pas suffit à ébrécher l'aplomb du condamné qui a déclaré lors de son procès :

Je suis assez intelligent pour diriger n’importe quelle institution dans le monde. Cela se voit dans cette entreprise que j’ai fondée quand j’avais 22 ans. S'il s'agissait d'une organisation criminelle, je n'aurais pas agi de manière aussi amateur