Petit à petit Motorola fait son nid…Pour 2024, la série Edge de Motorola ne compte plus deux, mais trois smartphones. Le Motorola 50 Ultra (999 €) qui se charge de venir se frotter aux cadors du secteur. De son côté, le Motorola 50 Fusion (399 €) vient chasser sur les terres d’entrée de gamme de Xiaomi.

Et enfin, notre larron du jour, le Motorola Edge 50 Pro (699€ pour 12/512 Go). Un smartphone qui a la bonne idée de venir investir une diagonale du vide. Autrement dit, une tranche tarifaire située entre 500 et 700 euros. Sur cette zone, il n’y pas vraiment foule en 2024, hormis le One Plus 12R ( 699€ pour 16/256 Go) et le tout récent Google Pixel 8a (549€ pour 8/256Go).

C’est d’ailleurs assez étrange, car c’est l’endroit idéal pour venir grappiller des parts de marché entre un secteur premium, où Apple et Samsung font la loi, et un secteur entrée de gamme dominé de la tête et des pieds par Xiaomi.

C’est d’ailleurs ce dernier constructeur que Motorola souhaite, à l’avenir, venir titiller. En effet, selon des portes-paroles de la marque, Motorola aspire à devenir le troisième vendeur de smartphones en France d’ici trois à cinq ans. Soit une place occupée actuellement par Xiaomi.

Ne souhaitant pas mettre la charrue avec les bœufs, la filiale de Lenovo se contente donc cette année d’étoffer son offre avec trois smartphones sous la barre des 1 000 euros. Est-ce que le Edge 50 Pro est une première pierre stable à l’édifice ambitieux de Motorola ? Voici notre avis, après un mois complet en sa compagnie.

Motorola Edge 50 Pro : la fiche technique

Design, qu’il est charmant !

C’est un point sur lequel Motorola ne lésine pas, l’esthétique. Pour preuve, un partenariat depuis 2022 avec Pantone qui travaille, entre autres, sur le choix des couleurs des smartphones. Et c’est à nouveau une franche réussite. L’Edge 50 Pro se décline soit dans un noir profond avec un dos en cuir végétal, soit sous des couleurs lavande ou gris cendré, avec cette fois un dos en acétate.

Pour notre modèle de test, c’est cette matière, très utilisée dans la lunetterie haut de gamme, que nous avons pu fouler avec nos doigts. Préhension excellente, aucune trace de doigts, finition agréable au toucher… Manipuler ce Edge 50 Pro est un vrai plaisir. D’autant qu’il est plutôt bien proportionné, soit 161x 72 x 8,19 mm pour un poids de 186 grammes.

Bien que le bloc photo soit légèrement épais, il se fond à merveille dans l’ensemble grâce à une conception monobloc. En plus d’être jolie, cette manière de faire est assez maligne, car cela protège mieux le bloc photo de la poussière qu’une finition en verre.

Pour le reste, Motorola ne fait quasiment pas de faux pas : certification IP68, boutons qui tombent parfaitement sous les doigts, protection d’écran Gorilla Glass 5, lecteur d’empreinte sous l’écran, eSIM et Bluetooth 5.4.

Le seul pas chassé que nous pourrions éventuellement reprocher ici au Edge 50 Pro, c’est l’absence d’un port microSD. Il faudra donc faire avec ses 512 Go, ce qui conviendra tout de même largement à la plupart d’entre nous.

Écran, Motorola fait de la résistance avec un écran incurvé

À rebours du diktat des écrans plats, ce Edge 50 Pro arbore fièrement une dalle de 6,67 pouces Oled Full HD+ (2712 x 1220 pixels) aux bords incurvés. Cela a pour effet d’affiner le smartphone tout en capitalisant sur l’immersion. En effet, la dalle occupe près de 93% de la face avant.

Bien qu’elle ne soit pas LPTO, cette dalle propose un taux de rafraîchissement pouvant grimper jusqu’à 144 Hz par palier. Même si très peu de personnes, du fait du faible nombre de jeux compatibles, iront au-dessus du 120 Hz.

En matière de luminosité, ce Edge 50 Pro est la droite lignée de son prédécesseur. Soit, un petit cador. En extérieur, il permet sans mal de profiter de ses contenus. En matière de colorimétrie, Motorola, épaulé ici aussi par Pantone, a eu un peu la main lourde en sortie d’usine.

Les couleurs sont éclatantes, voire même trop, notamment sur le bleu, le vert et leurs dérivés. Fort heureusement, il nous a fallu basculer sur le mode « couleur naturelle » pour retrouver un rendu plus réaliste. Enfin, les plus pointilleux seront ravis d’apprendre qu’il est possible de régler avec minutie la colorimétrie grâce à une roue chromatique.

Performances, dans la famille Snapdragon, je voudrais la petite soeur

Si la puce Snapdragon 8 Gen 3 équipe actuellement tous les smartphones premium, c’est son pendant milieu de gamme que l’on retrouve ici au sein du Motorola Edge 50 Pro. Soit, la Snapdragon 7 Gen 3 qui s’acoquine pour l’occasion de 12 Go de RAM et, comme évoqué plus haut, de 512 Go de stockage.

Dans les faits, et comme c’est de plus en plus commun sur des smartphones à plus de 500 euros, il serait bien difficile de reprocher quoique ce soit au Edge 50 Pro. La navigation d’ensemble est toujours fluide et le multitâche bien exécuté. Même son de cloche en matière de jeu.

Bien aidé par un GPU Adreno 720, l’Edge 50 Pro se fait un plaisir de faire tourner des jeux puissants avec une stabilité remarquable. Toutefois, pour tenir cette cadence de 60 images par seconde, mieux vaut rester sur des graphismes moyens. Ce qui n’est pas la mer à boire sauf pour les gamers les plus intransigeants.

Pour finir, une belle surprise. Le Edge 50 Pro reste de glace même après de longues sessions de gaming. La matière habillant la structure du smartphone ne doit pas y être pour rien. Design élégant et dissipation technique remarquable. Le choix de l’acétate est ici doublement gagnant.

Interface, Motorola sait être là où il faut !

Depuis son retour sur le devant de la scène, Motorola a toujours fait le choix de ne pas surcharger son interface. Comme ses prédécesseurs, le Edge 50 Pro se rapproche donc esthétiquement au plus près d’Android Stock.

Cette mesure ne veut pas pour autant dire que Motorola est totalement transparent. Par touche, le constructeur sait intervenir à bon escient. Par exemple, un dossier baptisé « Moto » regroupe une poignée d’applications que chacun jugera utile ou non. Au moins, Motorola ne nous force pas la main.

Autres points appréciables, la possibilité d’activer les bords illuminés pour les notifications ou encore la navigation par geste, intuitive et pratique. Notamment pour les captures d’écran. Enfin, le constructeur n’a pas la prétention de tomber dans des fonctionnalités d’IA générative qu’il ne maitriserait pas encore. Et c’est tout à son honneur plutôt que de surfer sur ce buzzword.

Livré sous Android 14, le Edge 50 Pro ne propose que trois mises à jour majeures de l’OS de Google. Pour les correctifs de sécurité, il faudra compter sur quatre années. Par rapport au récent Pixel 8a, qui propose respectivement 7 années pour les deux, c’est forcément un désavantage. Après, si pour Motorola l’amour avec son smartphone dure trois ans, ce n’est en soi pas si choquant que cela.

Photo, bon sans être le meilleur de sa catégorie

Bien qu’il soit logiquement moins bien loti que le modèle Edge 50 Ultra, notre larron du jour ne démérite pas pour autant. Loin de là, puisqu’il a le mérite de proposer trois capteurs dorsaux.

Voici en détail, la proposition photographique du Edge 50 Pro :

• Un capteur principal de 50 Mpx avec une ouverture à F/1.4;
• Un objectif ultra grand-aigle de 13 Mpx avec une ouverture à F/2.2;
• Un téléobjectif de 10 Mpx x3 avec une ouverture à F/2.0;
• Et un capteur avant de 50 Mpx avec une ouverture à F/1.9.

Ce qui nous frappe d’emblée en utilisant le capteur grand-angle, c’est sa faculté à vouloir flatter la rétine façon Instagram. Sans pour autant pousser la saturation à fond, les algorithmes du Edge 50 Pro sont généreux en matière de température et d’éclat des couleurs.

Grâce à sa belle ouverture, l’objectif principal parvient à capter de nombreux détails. Sur des scènes urbaines complexes, le piqué est excellent sur toutes les parties de la photo. Même lorsque la scène est moins lumineuse, il ajuste avec soin la brillance pour que les photos ne soient pas trop sombres. Un capteur parfait pour des photos à partager sur les réseaux sociaux.

De son côté, l’ultra grand-angle parvient à réaliser un petit exploit pour un smartphone de ce prix. La netteté à la périphérie est la même qu’au centre de la photo. Par contre, on remarque une discontinuité colorimétrique. Le manque d’exposition peut parfois donner des couleurs un peu fades. Il est étonnant que Motorola n'ait pas été aussi généreux sur ce point qu’avec le capteur principal.

Utile, et ayant le mérite d’exister, le téléobjectif propose une optique équivalente à du 67 mm. Pour se rapprocher des détails d’un bâtiment, le zoom x3 est appréciable. Les détails sont présents, malgré, une colorimétrie qui a tendance à baver en périphérie.

Si l’Edge 50 Pro n’est pas le meilleur portraitiste du monde, la faute à un détourage parfois rude, il est par contre excellent pour les selfies. En effet, contrairement à de nombreux smartphones, il ne se fait jamais avoir par une surexposition, tandis que les détails en périphérie fourmillent. Et surtout, contrairement aux autres constructeurs chinois, la filiale de Lenovo n’a pas la main lourde sur le lissage des visages. Encore un capteur parfait pour Instagram.

Enfin, pour les photos nocturnes, le capteur grand-angle, et sa belle ouverture, sera votre principal allié. En fin de journée, la balance des blancs reste équilibrée et le piqué est plutôt bon. La nuit, un certain lissage des détails apparaît, ce qui n’est pas choquant.

Par contre, parfois du vignettage s’invite à la fête. Certains apprécieront, pour son effet esthétique malgré lui, d’autres moins.

Autonomie, une bonne moyenne

De nos jours, une batterie de 4 500 mAh, soit celle du Edge 50 Pro, pourrait presque paraître le strict minimum. Et pourtant, notre larron du jour tient plutôt bien la durée, certainement grâce à la bonne gestion énergétique de l’efficiente puce Snapdragon 7 Gen 3. Durant près d’un mois, le smartphone de Motorola a toujours réussi à assumer une longue journée d’activités. Même en se couchant tard, et avec près de 6h d’écran, il était encore allumé.

En revanche, au niveau de la charge, Motorola mérite toutes nos louanges. Grâce à son bloc de 125W, livré dans la boite, le Edge 50 Pro met 25 minutes pour reprendre totalement des forces. Une promptitude qui plaira à coup sûr. D’autant que nous n’avons pas remarqué de chauffe particulière lors de nos charges.

Et pour enfoncer le clou, le smartphone est compatible avec une charge sans-fil de 50 W et il est aussi capable d’assumer une charge inversée de 10W. Deux choses extrêmement rares pour un smartphone qui ne tutoie pas les 1000 euros.

Conclusion